L'assassinat d'Escobar...
Par le lâche Munoz Castro. Andrés Escobar est mort 10 jours après avoir marqué contre son camp lors du match Etats-Unis-Colombie lors du Mondial américain de 1994. Une personne a croisé son chemin avant de presser la gâchette à douze reprises pour ôter la vie du défenseur colombien, parti à l'âge de 27 ans. Retour sur un sombre épisode du football contemporain, 15 ans après les faits...
22 juin 1994. Coupe du Monde de football, Etats-Unis. Match de poule entre le pays organisateur et la Colombie au Rose Bowl de Los Angeles devant plus de 93 000 personnes. Andrés Escobar allait être le malheureux protagoniste d'une rencontre synonyme de condamnation à mort quelques jours plus tard. 35e minute de jeu, le défenseur colombien tente de dégager un ballon sous la pression de John Harkes mais trouve le chemin de ses propres filets. Le match se termine sur un score de 2-1 en faveur de la team US, enterrant du même coup les espoirs de succès de la sélection sud-américaine, pourtant outsider du tournoi.
12 balles pour un csc
La Colombie aborde ce rendez-vous avec un effectif au top. Avec des joueurs du calibre de René Higuita, Carlos Valderrama, Faustino Asprilla, Freddy Rincon ou le "train" Valencia, les supporters nourrissent de grands espoirs quant au parcours de leurs protégés dans ce Mondial. Pourtant, rien ne se passe comme prévu et la Colombie termine dernière de son groupe, derrière la Roumanie, la Suisse et les Etats-Unis.
De retour au pays, Escobar passe quelques jours de vacances à Medellin. Ce sera sa dernière demeure puisqu'il sera abattu à la sortie d'une discothèque. L'assassin, Humberto Munoz Castro, rencontre le joueur et n'hésite pas à le prendre à partie pour son malheureux but offert aux USA. Le joueur tente vainement d'apaiser la situation mais finit par recevoir douze balles. Transporté d'urgence, il décédera des suites de ses blessures dans l'ambulance. Horribles, les faits le seront encore davantage lorsque la compagne d'Escobar racontera aux autorités que son bourreau criait "gol" pour chaque balle tirée.
Un assassin en liberté
En apprenant la nouvelle, la planète football est sous le choc. Si rien n'a jamais été prouvé, de nombreuses pistes incriminent les mafias liées aux paris sportifs, vexées d'avoir perdu pas mal de thunes en misant sur une qualification des Cafeteros pour le tableau final. La presse rend alors un hommage unanime au "Caballero", littéralement le gentleman, n'hésitant pas à le qualifier d'"authentique héros", et le pays pleure un joueur unique. Le jour de ses funérailles, plus de 100 000 personnes saluent une ultime fois le malheureux et constatent avec dépit que leurs plus vilaines craintes ont bel et bien vu le jour dans un pays rongé par la violence.
Condamné à 43 ans de réclusion, Humberto Munoz Castro ne purgera que onze années de prison, bénéficiant d'une remise en liberté conditionnelle en 2005 pour bonne conduite. La décision de la justice colombienne révolte la population, qui constate avec stupeur que le meurtrier court librement les rues, comme rien ne s'était jamais produit le 2 juillet 1994.
En juillet 2002, la ville de Medellin inaugura un monument à la mémoire du joueur disparu à l'âge de 27 ans. Il y a 15 ans jour pour jour, Andrés Escobar s'en allait inscrire un CSC aux conséquences bien lourdes dans la cité des Anges..
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